Souvenir de la Guinée équatoriale
Le pigeon voyageur, Guinée équatoriale : Il suffit parfois de regarder l’oiseau là-bas, planer dans les alizés, son vol rase au plus près les vagues qui se brisent sur la grève, il sait si bien se tenir ainsi, jouant avec le fracas, juste au-dessus des creux et des montagnes d’eau qui s’élèvent avant de se déverser avec fureur pour creuser et redessiner la côte à la force du vent et des marées ardentes. Sur le sable et le gravier, l’eau ruisselle lentement, formant des canaux argentés. Les cailloux crissent dans le courant, ils déroulent une course folle dans le déferlement de l’océan qui gronde.
Il suffit parfois de se tourner vers l’immensité, vers l’horizon qui appelle de façon irrémédiable, d’allonger les bras et de fermer les yeux, et n’être plus qu’un prolongement des choses, du ciel et du vent, du sable qui se soulève un peu et se pose sur la dune, venant recouvrir des morceaux de bois flottés aux formes improbables, de se laisser porter, quitter le sol et s’élever, d’être tout juste à la mesure des choses, mais pas plus.
D’ailes en ailes et d’îles en îles, le battement régulier rythme l’ascension et le monde n’est alors plus qu’un envol qui peu à peu redessine les perspectives.
Le chant de l’oiseau parle d’une nouvelle odyssée. Des couloirs d’air sifflent à la mesure de son avancée, et dans sa gorge résonne un hymne à la gloire de l’espace, cet espace tout autour et cette immensité qui le porte toujours plus loin, en avant du monde et du jour naissant que la lumière dévoile, bien au-delà de la ligne que tracent les aubes.
Toute terre est accueil pour qui sait s’envoler ainsi par-delà les frontières habituelles désormais réduites au silence et laissées aux vertiges bleutés du ciel. Les nuées amassées parfois en de lourdes masses ténébreuses, chargées de pluie et d’électricité savent donner aux cieux les profondeurs des abîmes. L’oiseau passe dans les orages, et l’on perçoit l’ivresse des cimes à son vol, si léger dans la tourmente.
Il suffit de le voir se diriger vers les terres les plaines et les forets intérieurs qui annoncent les premiers massifs, pour entendre le roulement clair et vivifiant des cascades, le fracas des chutes d’eau qui traversent l’épaisseur de la jungle, rugissant comme un animal sauvage au plus profond du mystère, annonçant de façon tonitruante le grand fleuve qui apporte la vie dans ses méandres indomptés.
Voici que l’oiseau suit cette route sinueuse, remontant le courant jusqu’aux sources qui alimentent ses eaux pleines d’écume et de roches mêlées.
Puis il s’élève et prend son élan sur les parois abruptes et irrégulières des montagnes où le fleuve prend sa source, à la verticale du monde, quittant les cimes vers des hauteurs plus profondes encore. Alors la vue donne sur un pays qui s’étale et suit lentement la douceur de la pente, comme un livre à parcourir, et les reliefs s’amenuisent peu à peu, vaincus par la hauteur.
Les couleurs s’estompent et se mêlent, noyées dans une mer de brume suspendue au miracle du ciel d’Afrique. Les terres cultivées se courbent et les champs qui s’étiraient dans les lointains ne sont plus que des figures et des losanges d’ocre léger perdus dans la tonalité dominante qui est celle des canopées au vert profond. Le vent donne à ces sommets les allures d’une mer végétale, et les arbres ne sont plus que des montagnes mouvantes creusées par les éléments et par l’amplitude du souffle.
On le voit parfois juste déployer ses ailes et se laisser porter par des colonnes d’air chaud qui se forment sur la savane et qui proviennent de la terre battue par le soleil, étourdies de chaleur, formant cette onde généreuse qui emporte avec elle toute la lumière du jour pour la porter à l’incandescence.
Il y a trop de ciel dans cette vie pour ne pas céder à la tentation du départ, trop de ciel et nos cœurs sédentaires ne peuvent contenir toute cette immensité, ce spectacle qui donne aux hommes une idée de l’infini qui les happe et les pousse toujours un peu plus loin, en avant d’eux-mêmes. Car la véritable destination n’est autre que dans cette inépuisable avancée, repoussant les limites jusqu’aux confins. C’est là que je réside, de façon itinérante, là où le regard se perd, et le chant ténu de cet oiseau qui passe dans le lointain me le rappelle, ce désir d’ailleurs qui rend les hommes nomades.
Ainsi se récite et se chante chaque soir, dans le cœur du voyageur, le poème du monde près d’un feu de camp qui crépite, ajoutant aux étoiles des braises virevoltantes qui s’éparpillent dans la nuit profonde. Demain, il faudra repartir.
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Le pigeon voyageur, Guinée équatoriale
Le pigeon voyageur, Guinée équatoriale
Equipment
- 1 casserole
- 1 plaque
- 1 chinois
- 1 poêle
Ingrédients
Pigeons
- 2 Pieces Pigeons
- Beurre
- Sel poivre
- 8 Pièces Babyscarotte
Galette de polenta aux épices :
- 1 Dl Lait
- 125 Gr Beurre
- 3 Dl Bouillon de poule
- 310 Gr Polenta
- 100 Gr Jaune d’œuf
- 100 Gr Crème double
- 65 Gr Parmesan râpé
- 1 Pincée Quatres épices
- 1 Pincée Cannelle en poudre
- Sel poivre et beurre clarifié
Sauce Merlot et poivre noir.
- 10 Dl Jus de pigeon
- 15 Dl Merlot
- 20 Gr Concentré de tomate
- 20 Gr citronnelle fraîche
- 10 Gr coriandre fraîche
- 2 Gr poivre noir de Tasmanie
Instructions
Polenta :
- Chauffer le lait, la crème le bouillon de poule et le beurre, ajouter la semoule et les épices. Cuire un pendentif feu doux 4 minutes. Retirer du feu et ajouter les œufs. Étalez sur une plaque et saupoudrer de parmesan. Laisser refroidir et tailler des rectangles, que vous dorez au beurre clarifié dans une poêle.
Sauce merlot au poivre :
- Chauffer le jus de pigeon avec la citronnelle et la coriandre et donner une ébullition. Ajouter le merlot et le concentré de tomate et laisser réduire de moitié. Passer au chinois ajouter le poivre noir et réserver au chaud.
Les pigeons :
- Faire revenir les cuisses, dans du beurre, puis après les suprêmes. Les cuire rosé. Une partie le baby carotte.
Montage final :
- Disposer une galette de polenta au centre de l’assiette, y déposer le pigeonneau bien chaud, puis parsemer de sauce au merlot ; Disposer le baby carotte harmonieusement. Vous pouvez servir à part une purée de patate douce au cumin.
Notes
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Une réflexion au sujet de « Le pigeon voyageur, Guinée équatoriale »
Excellente recette ! Un temps de cuisson un peu plus long en effet. Toutefois, j’ai eu l’impression que la cuisson de poursuivait un peu pendant le repos de la viande